Les lavoirs
Les lavoirs.
Un lavoir est un bassin public alimenté en eau généralement d'origine naturelle qui a pour vocation première de permettre de rincer le linge après l'avoir lavé. Contrairement à une représentation très répandue, les femmes ne s'y rendaient le plus souvent pas pour laver le linge mais pour l'y rincer. Le passage au lavoir était en effet la dernière étape avant le séchage. Comme le lavage ne consommait que quelques seaux d'eau, il pouvait avoir lieu à la maison, mais le rinçage nécessitait de grandes quantités d'eau claire, uniquement disponible dans les cours d'eau ou dans une source captée.
Le bord du lavoir comportait en général une pierre inclinée. Les femmes, à genoux, jetaient le linge dans l'eau, le tordaient en le pliant plusieurs fois, et le battaient avec un battoir en bois afin de l'essorer le plus possible. En général, une solide barre de bois horizontale permettait de stocker le linge essoré avant le retour en brouette vers le lieu de séchage. Certains étaient équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment.
L'utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée au XXe siècle. Il subsiste toutefois de nombreux témoignages de ces sites pittoresques aux styles architecturaux d'une grande variété selon les régions et périodes historiques
Les lavoirs avaient une importante fonction sociale. Ils constituaient en effet un des rares lieux dans lesquels les femmes pouvaient se réunir et échanger. L'activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile. Aussi, le fait de la pratiquer de façon collective la rendait plus facilement supportable : les femmes pouvaient discuter entre elles, plaisanter, chanter... Des conflits surgissaient également parfois. Pour ces différentes raisons, un certain nombre de " codes " se sont développés autour des lavoirs : règles officielles relatives à leur fréquentation, interdits religieux, traditions à respecter... La culture populaire conserve ainsi de nombreuses traces du rôle social des lavoirs, de l'image d'Épinal des lavandières aux expressions courantes, chansons ou œuvres artistiques.
Les premiers lavoirs ont vu le jour au moyen âge puis ce sont développés au début du 18ème siècle et on en a construit jusqu'au cours du 19ème. Il s'agit de bâtiments collectifs ou l'on lavait le linge. A cette époque un besoin d'hygiène croissant se fait sentir, et l'état encourage ou construit des lavoirs en particulier après l'épidémie de choléra de 1849. En général chaque village en compte un voir deux, ou plus. Ils sont publics ou parfois privés dans l'enceinte du château et faisaient l'objet d'un péage.
Le lavoir a besoin d'eau ; il est donc construit près d'une source d'une rivière, souvent en partie basse d'un village. Et assez proche pour éviter de grands déplacements aux lavandières chargées des panières de linge mouillé.
Les communes prenait les conseils d'un architecte, certains sont d'ailleurs de vrai chef d'œuvre, d'autres sont plus simple.
Ils sont de trois types :
- les plus simples à ciel ouvert
- Les lavoirs couverts par un simple toit supporté par des piliers et le bassin au centre.
- Les lavoirs a impluvium - le bassin est au centre et alimenté en eau de pluie par un toit incliné vers l'intérieur,
La commune possède encore trois lavoirs : Un lavoir à impluvium à Usy, Deux lavoirs couverts à Domecy et à Villars-le-bas.
On dénombre sur la commune au début du 20ème siècle, dix lavoirs qui se répartissent comme suit :
Usy : deux lavoirs à impluvium, un lavoir (pierre à laver) à ciel ouvert (ruisseau des Riot).
Cure : un lavoir couvert et un lavoir (pierre à laver) à ciel ouvert (au moulin).
Domecy : un lavoir couvert.
Villars-le-bas : un lavoir couvert.
Culêtre : un lavoir couvert.
Les Boulois : un lavoir couvert.
Brinjame : un lavoir (pierre à laver) à ciel ouvert.
On peut supposer que le château possédait aussi son lavoir ou sa pierre à laver et que le moulin de Malassis, le moulin du Goblot, le hameau du bois de Cure, la ferme de Come possédaient leur pierre à laver.
La naissance des lavoirs
Longtemps la lessive s'est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri.
A la fin du XVIIIème siècle un besoin d'hygiène croissant se fait sentir en réaction de la pollution industrielle et des épidémies ont vues la première construction de lavoirs.
Cela s'est accentué avec la loi du 3 Février 1851 qui vote un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs.
Certains confèrent au lavoir l’allure d’un petit temple où s’incarne la part des lavandières elles-mêmes dont la tâche répétitive et souvent épuisante se trouve valorisée, presque sacralisée, par un édifice remarquable.
Les cancans du lavoir
Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d'une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères.
Le Lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C'est l'endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine ou plus et où l'on échangeait toutes les dernières nouvelles du village voir de la région.
Les Lavandières.
En toutes saisons, une lavandière devait d'abord apporter le linge au bord d'un cours d'eau ou dans un lavoir public. À genoux sur une pierre plate ou sur le bord incliné du lavoir, elle jetait le linge dans l'eau, le frottait avec de la cendre, le rinçait et le tordait en le pliant plusieurs fois. Elle le battait ensuite avec un battoir en bois afin de l'essorer le plus possible. Finalement elle plaçait le linge essoré dans un panier ou une brouette pour l'amener vers le lieu de séchage.
Les artistes, peintres et poètes, ont souvent embelli l'image de ces femmes du peuple, en les présentant dans un cadre romantique et des paysages magnifiés. En fait, leur condition sociale et matérielle était dans la plupart des cas difficile : les femmes devaient, tout en lavant, s'occuper de leurs plus jeunes enfants. Certaines exerçaient parallèlement l'activité de nourrice. Leurs mains étaient très souvent abîmées pour avoir trempé trop longtemps et trop fréquemment dans l'eau bouillante ou au contraire dans l'eau parfois glacée des lavoirs.
Les blanchisseries ont pris la relève de cette activité, et la généralisation de l'eau courante dans les habitations, puis la généralisation de l'emploi des machines à laver, ont définitivement fait disparaître ce métier pénible au milieu du XXe siècle.
Qui se souvient des lavandières ?
Désormais dans les lavoirs désertés, il n'y a plus que le bruit de l'eau. Elle chantonne dans le volume, sans plus jamais être tressé de voix et de regards, elle court de bac en bac, limpide, et n'emporte plus de traînées savonneuses.Les lavoirs.