L’église Saint Antoine
 
C’est vers l’an mil que les moines édifièrent une chapelle sur l’éperon rocheux dominant de quelques mètres l’abbaye de Cure. Cet édifice fut consacré à Saint-Antoine et ensuite transformé en église paroissiale sous le même vocable. De cette période subsistent les sept colonnes que l’on peut voir après avoir franchi le portail style renaissance remplaçant de nos jours l’entrée romane. On ignore l’importance de cette église primitive.
 
Aujourd’hui, l’église de Cure est constituée d’une nef prolongée d’un chœur à chevet plat, d’une chapelle de chœur au Sud et de la sacristie au Nord. L’entrée de la façade  Ouest est quadrangulaire agrémentée tout autour d’une cannelure et surmontée d’un cordon de style « en anse de panier ».  Ces sculptures que l’on peut dater du quinzième siècle sont aujourd’hui très dégradées.
 
Victime d’un incendie au début du dix-septième siècle, la voûte fut habilement restaurée par un maçon de Menades dénommé Antoine Juilleton. La charpente (tirants et poinçons) fut remontée par Simon Croule en 1640. Le clocher, la partie la plus ancienne de l’édifice, construit au devant de la nef, est couvert de tuiles plates. En 1856, le châtelain de Domecy et Maire de la commune Antoine Gontard fit don à la paroisse d’une voûte de briques masquant la charpente. Mais, le 25 novembre 1896, la fameuse voûte, maladroitement construite, s’effondra endommageant gravement tout l’intérieur de l’église. Les dégâts furent réparés par l’abbé Léon Roux arrivé en 1895, à 37 ans, et curé jusqu’en 1932. Sans grands moyens, il fit masquer la vieille charpente par un parquetage en bois. Il agrandit aussi les fenêtres pour augmenter la luminosité à l’intérieur du bâtiment.
 
Dans un angle de la chapelle, très récente, consacrée à la Vierge, on découvre la statue de Saint-Antoine revêtu de sa bure ornée sur le côté droit de la poitrine du Tau (croix de Saint-Antoine l’Ermite, de couleur rouge). Au pied du Saint on aperçoit un porcelet. Celui-ci est la figuration des démons qui viennent l’attaquer dans sa solitude du désert. Sur l’autel, on peut remarquer le tabernacle, dont la porte a été sculptée par Marc Hénard.
 
Tout autour de l’église, le cimetière de la paroisse contient les sépultures de plusieurs personnes éminentes. À gauche, dans le vieux cimetière, est enterré le bon abbé Roux bien aimé des habitants. À droite, on remarque l’imposante sépulture de Pierre-Étienne Flandin, plusieurs fois ministres et Président du Conseil sous la troisième république.
 


 
Marc PAUTET

Sources :
 
Mon village sur Cure par Dom Bénigne Defarges.
Cure en Morvand par l’abbé Bernard Lacroix.
Proposition d’étude par Thierry Leynet architecte du patrimoine.
Manuscrit de l’abbé Claude Gadret.
Registres des délibérations du conseil municipal de Domecy-sur-Cure.